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tions justes et perspicaces, M. Ambroise Firmin-Didot, de l’Institut, s’exprime ainsi : « La violence extrême du vent, qui roulait des torrents de poussière, ne me permit pas de m’arrêter pour examiner l’arc-de-triomphe construit en pierre à Orange, et élevé, dit-on, en l’honneur de Marius. Ce vent, appelé mistral par les Provençaux, est le même que le cercius dont parlent les auteurs anciens. Auguste, lors de son séjour dans les Gaules, érigea un temple à cette étrange divinité. Les habitants de Narbonne, et ceux de plusieurs endroits de la Provence le nomment encore cers. Aulu-Gelle a dit que ce vent renversait et les hommes et les chars ; il produit encore aujourd’hui les mêmes effets[1]. »

IX.

Puisque nous parlons de vents singuliers, nous résumerons un passage des Mémoires pour l’histoire naturelle du Languedoc, par M. Astruc, qui donne une idée des étranges influences que peuvent avoir sur l’atmosphère les diverses modifications du sol.

Dans un vallon assez étroit, et un peu éloigné de Mirepoix, est situé le village de Blaud. À quelques centaines de pas de ce village s’élève le Puy-du-Till, percé de plusieurs cavités très profondes que l’on appelle dans le pays des barènes. Ces soupiraux émettent un vent très frais qui a plusieurs particularités, et que l’on connaît à

  1. Notes d’un voyage fait dans le Levant en 1816 et 1817, p. 10.