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le nuage même un cerf-volant armé d’une pointe métallique, et dont la corde, entrelacée avec un fil de métal bon conducteur, était terminée par un cordon de soie, de façon à isoler la personne qui la tenait.

Cet appareil donna spontanément des jets de lumière de 3 mètres de longueur, accompagnés d’un bruit semblable à celui d’un coup de pistolet.

On voit encore au Conservatoire des arts et métiers le tabouret vernissé qui supportait le fil du cerf-volant ; il est comme grillé par l’électricité qui ruisselait à l’entour en cascades de feu.

Ces expériences démontrèrent non seulement l’identité de la foudre et de l’électricité, en faisant voir que les nuages orageux agissent comme une machine électrique sur les corps bons conducteurs, mais aussi que tous les nuages ne possèdent pas la même électricité, que les uns sont électrisés positivement et les autres négativement.

II.

Il est facile maintenant de comprendre les phénomènes que nous présente la foudre : deux nuages chargés d’une même électricité doivent se repousser ; et, au contraire, ils s’attireront s’ils sont chargés d’électricités différentes. Ces attractions et ces répulsions entrent sans doute pour beaucoup dans les mouvements extraordinaires et les grandes agitations que l’on remarque dans le ciel au moment des orages.

Lorsque deux nuages chargés d’électricités contraires