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Il résulte de là que vers 3 kilomètres au-dessous du point de la température stationnaire on doit trouver déjà 100 degrés, c’est-à-dire la température de l’eau bouillante ; et que si la loi se continuait régulièrement, on aurait à 20 kilomètres 666 degrés, température à laquelle beaucoup de silicates sont en fusion.

Vers le centre de la terre, c’est-à-dire à 6 400 kilomètres, on aurait une température de 200 000 degrés, dont nous ne pouvons nous faire aucune idée, et qui serait capable non seulement de fondre, mais encore de volatiliser tous les corps. Il n’est cependant guère probable que la chaleur s’accroisse toujours uniformément ; il est à croire que bientôt il se fait un équilibre général, et qu’à une profondeur de 150 à 200 kilomètres il s’établit une température uniforme de 3 000 à 4 000 degrés, la plus forte que nous puissions produire et à laquelle rien ne résiste. Dans une récente communication à l’Académie des sciences, M. l’abbé Raillard, savant météorologiste, évalue cette température à 5 000 degrés.

Ainsi, il est très probable que l’intérieur de la terre est fluide, et que sa surface seule, sur une épaisseur de 20 kilomètres, présente une écorce solide.

À mesure que la masse intérieure continue à se refroidir et à augmenter l’épaisseur de l’enveloppe solide du globe, une partie de la matière tend à se décomposer et à passer à l’état gazeux. Ces gaz cherchent sans cesse une issue, poussés de place en place par l’inégalité de la pression le long des parois, probablement fort irrégulières, des surfaces intérieures.

Lorsque, par leur accumulation, ils ont acquis une