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nous apporte ses arômes bienfaisants ; tout frémit, tout bourdonne, tout chante.

Plus on s’approche des pôles et plus on semble s’avancer dans l’empire de la mort ; on finit même par rencontrer des régions où il n’existe aucune espèce de plantes ni d’insectes, et qui ne peuvent être habitées que par des baleines, des ours ou autres créatures capables d’engendrer de la chaleur, et de la conserver assez puissamment pour lutter contre les glaces et les frimas de ces contrées.

La chaleur donne la vie, et la vie développe la chaleur ; il serait assez difficile de déterminer laquelle est la cause et laquelle est l’effet ; car partout où il y a vie, il y a plus ou moins de chaleur, et un lien indestructible unit ensemble ces deux phénomènes.

II.

Deux théories rivales ont partagé les opinions sur la nature de la chaleur : la théorie matérielle et la théorie mécanique ou dynamique.

Tout récemment encore, la théorie matérielle ne rencontrait que des partisans ; elle n’avait pour adversaires qu’un petit nombre d’hommes éminents.

Elle regarde la chaleur comme étant une sorte de matière, un fluide subtil, pénétrant intimement les corps, et qu’elle désigne sous le nom de calorique, pour distinguer la cause de l’effet, que l’on nomme chaleur. Elle en donne cette définition : une substance dont l’entrée dans nos corps cause la sensation du chaud, et sa sortie la sensation du froid.