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frottant fortement deux morceaux de bois et en les faisant tourner l’un sur l’autre. Les Grecs avaient à peu près la même tradition. C’est encore aujourd’hui la méthode la plus usitée chez les sauvages.

La foudre ne porte que trop souvent la flamme sur la terre. Les Égyptiens disaient être redevables de la connaissance du feu à un accident de cette sorte.

X.

Si donc, il a été un temps où presque tous les hommes étaient privés de l’usage du feu, ce n’est pas que cet élément ne se manifestât en bien des manières ; mais c’est qu’on ignorait l’art de s’en servir, d’en avoir à volonté, de le transporter et de le reproduire après qu’il était éteint. Aussi tous les peuples ont-ils regardé ceux à qui ils ont cru être redevables de cette découverte comme les inventeurs des arts, parce qu’en effet il n’y a presque aucun art qui puisse se passer du feu :

Le feu dilate l’air ; des lacs, des mers profondes
En globules roulants il divise les ondes.
Des êtres qu’il dissout, les uns sont transformés
En légères vapeurs, en globes enflammés ;
D’autres réduits en chaux, d’autres réduits en cendre.
Ici, libre en tous sens, il aime à se répandre ;
Là, fixé dans les corps en un profond sommeil,
D’une cause imprévue il attend son réveil.

(Delille, les Trois règnes.)

Une des choses les plus étonnantes, serait de voir le corps humain rendu incombustible ; on doit à la science