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LE BUDDHISME

une légende, qui recouvre peut-être quelque vérité, fait voyager Pythagore jusqu’en Inde.

24. Bien que l’existence même de Gautama, dit le Buddha Sakyamuni, ait été mise en doute par des indianistes autorisés, il semble qu’il y ait pourtant quelque fondement dans les traditions que l’on possède sur sa vie. Mais il faut avertir, dès le début, que le recueil des écrits sacrés du buddhisme, beaucoup plus volumineux que notre Bible, ne contient pas une ligne qu’on soit en droit d’attribuer au Buddha lui-même ou à l’un de ses disciples immédiats. Les buddhistes prétendent, il est vrai, qu’aussitôt après sa mort se réunit un concile de 500 religieux, où les enseignements du Buddha furent chantés en chœur ; mais ce concile est un mythe et celui qu’on place cent ans après en est un autre. En revanche, l’histoire doit enregistrer le concile de 244, réuni par le roi Açoka, le Constantin de l’Inde, qui se convertit au buddhisme et en poursuivit pacifiquement la diffusion ; pour cette époque, nous avons de nombreuses inscriptions, espèces de sermons lapidaires, qui nous placent sur un terrain très solide. Étant donnée la mémoire des Indous et leur habitude de s’assimiler de très longs textes (on voit encore des Brahmanes qui récitent tous les Védas sans les comprendre), il est très probable que les livres buddhiques nous ont conservé quelques données authentiques sur la vie et les enseignements du fondateur.

25. Fils d’un roi ou plutôt d’un guerrier, Gautama naquit vers 520, près de Kapilavastu, à 100 milles au nord de Bénarès. Il descendait peut-être d’une de ces