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CONVERSION D’AÇOKA

(vie siècle ?). Quant à la parenté intime des doctrines, elle est assurément remarquable ; on sait d’ailleurs que le roi Açoka, vers 250 av. J.-C., se vantait d’avoir envoyé des missionnaires chez les rois grecs ses voisins, en Syrie et en Égypte. Une influence buddhiste sur les Esséniens et même sur l’hellénisme alexandrin n’est pas inadmissible ; c’est par hasard sans doute que la première mention du nom du Buddha dans un texte grec (Clément d’Alexandrie) est postérieure de deux siècles à l’ère chrétienne.

32. Les communautés d’hommes et de femmes fondées par Gautama se multiplièrent rapidement et reçurent de grands domaines qu’elles possédèrent à titre indivis. L’afflux des nouveaux venus, souvent de mœurs suspectes, obligea de créer une hiérarchie et de formuler des règles sévères, qui furent plus ou moins observées ; en même temps, la vénération des reliques du Buddha et plus tard celle de ses images, pour lesquelles on construisit d’innombrables monuments (stupas), ouvrit la porte à l’idolâtrie et à un nouveau ritualisme.

33. Le fait capital dans l’histoire de la religion fut la conversion du sage roi Açoka (264-227 av. J. C.), dont le fils et la fille introduisirent le buddhisme à Ceylan, où il s’est conservé avec une pureté relative. Dans l’Inde même, il dégénéra vite ; une école dite du grand véhicule y donna accès à l’ascétisme stérile et au charlatanisme magique (yogi et tantra). Les querelles des sectes et l’hostilité tenace des Brahmanes aggravèrent le mal. En vain, au premier siècle après