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LES ARYAS ET LES INDOUS

des Iraniens et des Indous, le vieux-perse et le sanscrit, sont apparentées à celles des Slaves, des Germains, des Grecs, des Italiens, des Celtes, comme l’italien, le français, l’espagnol le sont entre eux. La parenté de ces derniers idiomes s’expliquant par leur dérivation commune du latin, on a conclu, de la parenté des premières, à l’existence d’une langue disparue, dite indo-européenne et (abusivement) aryenne. Cette conclusion est légitime ; celle qui consiste à postuler une race aryenne l’est d’autant moins qu’il n’existe pas davantage de race latine ou romaine, mais un agrégat politique de peuples qui ont parlé et répandu le latin.

2. Les savants cherchaient autrefois dans l’Asie Centrale le foyer des langues indo-européennes ; on incline aujourd’hui à le placer en Europe, quelque part au nord ou au sud de la Baltique. Dans l’Europe du nord, les hommes qui parlent des langues indo-européennes sont encore, en bonne partie, de grande taille et blonds ; or, ce type se retrouve, du moins dans l’aristocratie guerrière, là où ont été parlées anciennement les langues indo-européennes. L’Arya de l’Inde, dans les plus vieux textes, se vante d’être blond et d’avoir de beaux traits ; les indigènes, qu’il appelle Dasyus (ennemis), avaient la peau basanée, la face plate[1]. On peut donc parler, en Inde comme en Perse, de l’invasion d’un type européen septentrional, qui s’est introduit dans ces contrées en même temps que les langues indo-européennes et qui s’est mêlé peu

  1. Max Müller, Essais sur la Mythologie, p. 374.