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CHAPITRE QUATRIÈME

toutes ces contradictions de la politique et de la diplomatie, le sort de l’Italie ne pouvait dépendre que du succès des armes de Charles-Albert. Le 6 mai, il voulut pousser une très forte reconnaissance jusqu’aux portes de Vérone. Le général Bava en eut le commandement à la tête du 1er corps et d’une partie de la réserve formant quatre divisions d’infanterie et trois brigades de cavalerie. Les Autrichiens attendirent, barricadés derrière les murs de Santa Lucia. Le combat fut des plus sanglants. Les Piémontais firent preuve d’une extrême bravoure et enlevèrent le village à la baïonnette. Le marquis d’Aix à la tête de sa brigade, les gardes électrisés par la présence du roi firent des prodiges de valeur. Mais cette glorieuse affaire ne mena à rien et coûta beaucoup de monde. Le village fut évacué. Parmi les officiers tués, il y eut le fils du marquis Colli, qui fut plus tard ministre des Affaires étrangères, et le chevalier Balbo de Sambuy, aide de camp du général Somma Riva. Le chevalier Émile Della Valle eut un pied emporté. Le roi visita 383 blessés soignés sur place. Son but avait été d’offrir le combat au maréchal Radetzki, mais celui-ci eut la prudence de rester sur la défensive. Un grand nombre de blessés avaient été transportés au quartier général.

Trois jours après, le roi reçut la nouvelle officielle