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CHAPITRE TREIZIÈME

ratrice ; les jeunes gens aiment tant la guerre ! Il y aura des succès de toute sorte. Les Italiennes ne sont point insensibles, dit-on, aux charmes des Français. Consolez-vous, ajouta-t-elle en riant ; il donnera de grands coups de sabre à nos ennemis, et il contribuera peut-être à l’accroissement de la population en Italie. »

Le mardi 3 mai, il y avait réception aux Tuileries, je m’y rendis ; il y avait grande foule. L’Empereur y faisait ses adieux. Il était calme, comme toujours ; ses yeux étaient très fatigués ; sa figure, plus pâle que d’habitude, témoignait d’un excès de travail, de veilles et de préoccupations. La chaleur était étouffante. Au moment où l’Empereur rentra dans ses appartements, M. de Flamarens, sénateur, cria : Vive l’Empereur et tout le monde suivit son exemple.

Le 10 mai, jour du départ de l’Empereur, il avait entendu une messe au château, entouré de toute sa cour et des grands dignitaires ; puis, avant de rentrer dans ses appartements, il avait serré une dernière fois la main de la plupart des personnes qui se trouvaient rangées sur son passage ; les larmes coulaient sur bien des visages. L’Empereur était visiblement ému. À cinq heures et demie du soir, les voitures de la cour vinrent le prendre au pavillon de l’Horloge pour le conduire à la gare de Lyon. Au dernier