Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/280

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que mon médecin t’apprenne à me faire ces piqûres-là !

— Je n’oserai jamais.

— Eh bien ! je me les ferai moi-même.

Elle jetait un regard de reconnaissance sur l’écrin où M. Tavini avait remis le tube de cristal, après avoir passé un fil d’argent dans l’aiguille pour que le conduit en restât complètement libre.

Vers huit heures du soir, le docteur revint. Mme Daltès était toujours au lit, mais elle avait dîné volontiers et il ne lui restait de ses souffrances de l’après-midi qu’un peu de gêne dans l’épaule gauche.

Elle reçut donc M. Tavini avec un sourire de remerciement, et quand il la questionna sur sa santé générale, les crises dont elle avait été précédemment atteinte, le traitement qu’elle avait fait et l’hygiène ordinaire de sa vie, elle lui donna tous les détails nécessaires. Ensuite lorsqu’il la pria de le laisser l’ausculter, elle s’y prêta de fort bonne grâce ; mais tout à coup, pendant que le savant praticien, l’oreille contre sa poitrine, étudiait le jeu de ses poumons et les battements de son cœur, elle fronça les sourcils et ses traits reflétèrent une sorte d’angoisse.

Elle se souvenait qu’à Florence elle avait déjà été l’objet du même examen, et la crainte d’être vraiment malade la saisissait pour la première fois. Aussi, fut-ce avec une sorte d’appréhension qu’elle demanda au médecin, quand il releva la tête :

— Est-ce que j’ai quelque chose de grave ?

— Non, chère madame, non, répondit M. Tavini ;