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SPÉCIMENS DE PATOIS GASCONS.


Dans le tome Ier de cette Revue (p. 456), M. Girard de Rialle demandait qu’on se préoccupât un peu de l’étude des divers parlers régionaux de la France. C’est pour seconder ce projet d’enquête sur les patois que je donne ci-après un très-intéressant spécimen d’une des variétés les moins connues de ce vaste groupe idiomatique qu’on a appelé le provençal. C’est une traduction, d’après la version de M. Ernest Renan, du Cantique des cantiques, dans la variété patoise parlée dans la ville de Bayonne, et plus spécialement dans le quartier Saint-Esprit de cette ville, sur la rive nord de l’Adour. Celle circonstance suffira à expliquer certaines particularités qui pourront surprendre même les personnes qui parlent le mieux patois dans le pays ; mais on sait que les détails locaux de prononciation ou d’idiotismes échappent généralement à celui qui parle un idiome quelconque sans l’avoir jamais étudié, et c’est ce qui arrive surtout pour les langages populaires. Je compte publier prochainement, pour montrer ce que peuvent être ces différences, ces particularités topographiques, une série de textes plus courts écrits dans la forme patoise propre à chacun des principaux villages du cours supérieur de l’Adour.

Ces textes me sont promis par la personne à qui je dois déjà celui qu’on va lire, M. Édouard Ducéré, de Bayonne, jeune linguiste d’avenir, sémitiste fort instruit, et, ce qui vaut mieux encore, pénétré des principes salutaires de la méthode positive. Sa traduction offre par