Le patois gallot a conservé, dans un nombre assez considérable de mots, le nominatif et le cas régime qui existaient dans les débuts de l’ancienne langue française ; seulement ces mots sont indifféremment employés comme sujet ou comme régime.
Aigniau, aigné (ancienne forme agnel). — Batiau, bâté. — Caviau, cave ; chapiau, chapé (ancienne forme chapel) ; chantiau, chanté ; châtiau, chàté ; cisiau, cisé ; coipiau, coipé ; coutiau, coûté ; crapiau, crapé ; cuviau, cuvé. — Demiau, démé ; drapiau, drapé. — Escabiau, escabé. — Fouliau, foulé. — Hussiau, hussé. — Morciau, morcé ; moussiau, moussé. — Oisiau, oisé. — Platiau, platé ; pourciau, pourcé. — Ratiau, raté ; remussiau, remussé ; russiau, russé. — Tonniau, tonné ; tourtiau, tourte ; troussiau, troussé.
La prononciation paysanne fait subir au français correct un grand nombre de déformations : quelques-unes consistent en une simple substitution de lettres ; d’autres altèrent tellement le mot primitif qu’il est difficile, à première vue, de le reconnaître sous le vêtement dont le patois l’a affublé.
J’ai essayé, dans une sorte de grammaire, d’expliquer le mécanisme de ces transformations, qui ont lieu la plupart du temps en vertu de règles euphoniques. Il en est