Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome I, 1876.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
revue philosophique


NOTES, RENSEIGNEMENTS, CORRESPONDANCE


Un de nos lecteurs nous adresse l’observation suivante qu’il a faite sur lui-même et qu’il soumet aux réflexions des psychologues :

« Lorsqu’un fait s’est passé, je me le rappelle ; l’impression produite en moi soit par la vue d’une chose, soit par une connaissance acquise, un sentiment éprouvé, etc., cette impression se représente au bout de quelque temps à mon esprit, comme à celui de tous les hommes. Je n’ai rien trouvé d’anormal à ce premier souvenir. Mais lorsque je me souviens du souvenir, je me trouve alors en face du phénomène suivant.

« Il me semble que le fait observé, la connaissance acquise, le sentiment éprouvé, etc., remonte dans le passé à une époque hors de toute proportion avec la réalité des choses ; j’ai l’impression d’avoir observé ce fait, éprouvé ce sentiment, acquis cette connaissance depuis un temps excessivement long, et se perdant dans ma mémoire. Cette idée, bien que vague et confuse, a cependant une certaine force ; ce sont comme des souvenirs réveillés d’une vie antérieure. Ce phénomène est à peu près constant, il ne se produit, je le répète, qu’en présence de ce qu’on pourrait appeler la mémoire à sa seconde puissance.

« Je me trouve, je le crois, dans des conditions normales d’état psychologique.

« Ce phénomène m’est-il particulier ou est-il général ? se reproduit-il dans les mêmes conditions ou dans des conditions différentes ? A-t-il été observé et décrit d’une manière précise ?

« Pourrait-il surtout s’expliquer d’une manière physiologique ? Serait-il possible de concevoir certaines combinaisons de cellules cérébrales et de forces nerveuses produisant cet état de choses ? En fait, ces combinaisons existent-elles, et comment pourrait-on les reconnaître ? »




La Philosophie de l’Inconscient (Die Philosophie des Unbewussten), par Édouard de Hartmann. 7e édition, considérablement augmentée. Berlin, 1876 : en 2 volumes in-8.

La septième édition de la Philosophie de l’Inconscient vient de paraître, enrichie de suppléments qui n’occupent pas moins de 135 pages. L’ouvrage est divisé pour la première fois en deux volumes : le premier s’intitule la « Phénoménologie de l’Inconscient ; » le second, la « Métaphysique de l’Inconscient. » Les additions consistent surtout en un travail de 70 pages environ, fort curieux, fort instructif, où l’auteur résume, avec sa précision et son exactitude habituelles, les théories physiologiques les plus récentes sur les centres nerveux, telles qu’il les trouve dans la « Physiologie et pathologie de l’esprit » (1868), du savant aliéniste anglais, M. Maudsley, et dans le dernier et principal ouvrage de M. Wundt, les « Éléments de psychologie physiologique » (1873-74). M. de Hartmann ne se borne pas à exposer sommairement les conclu-