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lui-même paraît de notre avis, puisqu’il se déjuge plus loin (p. 55), en ces termes : « Ces hommes-là (Malpighi, Swammerdam, etc.), en reculant pour nous les limites du monde sensible, en nous faisant pénétrer plus avant dans le détail intérieur des choses, agrandissent les forces de l’esprit, et prennent place à côté des meilleurs métaphysiciens. »

L’École de l’analyse comprend Descartes et ses disciples. N’eût-il pas été plus juste de l’appeler l’école de la synthèse ? L’analyse n’est-elle pas le procédé dominant de l’école précédente ? Sans parler des synthèses de Descartes, rien n’est moins analytique que la construction métaphysique de Spinoza, et les théories de Stahl en biologie et en médecine. Quoi qu’il en soit, l’étude sur Descartes nous a paru l’une des meilleures parties de l’ouvrage ; elle est faite de première main et d’une façon nullement commune.

L’École de l’intuition, représentée par Leibniz, est caractérisée d’une manière assez vague ; mais le chapitre consacré à ce philosophe est intéressant.

Ces trois écoles contiennent l’étude complète de la philosophie du xviie siècle.

Th. Ribot.

On se fait à Catane (Sicile) une idée assez singulière de la situation philosophique en France, si nous en jugeons du moins par un opuscule récent qui a pour titre : L’Italia al cospetto delle nazioni. Il s’agissait de l’ouverture solennelle de l’Université royale de cette ville. Le doyen de la Faculté de philosophie et lettres, M. A. Maugeri, prof. de philosophie rationnelle, suivant un défaut trop commun dans son pays, s’est placé à un point de vue exclusivement patriotique pour apprécier la philosophie italienne. Non content de nous dire que l’Italie est « l’éducatrice des peuples, la civilisatrice des nations, la maîtresse de ceux qui savent, » il nous apprend que l’Angleterre « a du génie pour les sciences économiques, politiques et sociales, mais qu’elle ne produira jamais de philosophes qui puissent l’illustrer » (p. 19). La métaphysique a clos son cycle en Allemagne avec Hegel ; en France « avec M. Damiron, cette première et dernière splendeur de l’école de Cousin » (p. 30). Après une longue énumération des philosophes contemporains en Italie, l’auteur dit que la France n’a que deux ou trois noms « illustres et vivants » à leur opposer, parmi lesquels il cite M. Charma.

Nous souhaitons vivement à l’auteur d’être mieux renseigné une autre fois.