Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 24.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ville où il séjourne. Il s’informe alors des ennemis que l’employé a pu se faire dans l’administration et, par leur entremise, s’introduit dans la direction. Après avoir échoué dans ses tentatives pour chasser sa victime, il obtient, avec la complicité de plusieurs administrateurs, la suppression partielle du traitement du pauvre diable. Ce n’est pas tout, ledit médecin ne dissimule à personne son intention de contraindre cet employé, père d’une nombreuse famille, à démissionner. Persuadé que sa victime va tomber dans la misère et le désespoir, il lui jette à chaque rencontre des regards empreints d’une satisfaction féroce. Tempérament bilieux-sanguin. Mouvements brutaux. Œil méchant, mâchoire bestiale ; affecte une bonhomie bruyante. Est soupçonné de préférer les toutes jeunes filles aux adultes.




NÉCROLOGIE


M. E. Caro, membre de l’Académie française, de l’Académie des Sciences morales et politiques, professeur de philosophie à la Sorbonne, est mort le 13 juillet, à l’âge de soixante et un ans. Reçu à l’École normale en 1845, il publia en 1852 son premier ouvrage philosophique : Essai sur le mysticisme au xviiie siècle, étude sur Saint-Martin. Sans parler d’un grand nombre d’articles publiés dans des recueils divers, la liste de ses ouvrages comprend L’Idée de Dieu et ses nouveaux critiques ; Études morales sur le temps présent ; Nouvelles études morales sur le temps présent ; la Philosophie de Gœthe ; le Matérialisme et la Science ; le Pessimisme au xixe siècle ; M. Littré et le Positivisme ; Problèmes de morale sociale. — Malgré les attaques passionnées dont il fut trop souvent l’objet, ses adversaires ont été obligés de lui reconnaître un grand talent d’écrivain et de professeur, une habileté et une courtoisie peu communes dans la polémique, une grande sincérité dans l’exposition des doctrines qu’il ne partageait pas. Les différents corps auxquels il appartenait font en lui une perte qui ne sera pas facile à réparer.




Nous recevons le premier numéro d’une Revue des sciences hypnotiques paraissant tous les mois (Masson, éditeur).

On annonce la publication prochaine d’un American Journal of Psychology, paraissant tous les trois mois, sous la direction de M. Stanley Hall, connu par divers travaux de psychologie physiologique.