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conservés par le commissaire des Archives de la Nouvelle-Écosse[1]. »

Dans ces conditions, la conduite de Murdoch n’a rien de blâmable ; elle nous donne, au contraire, une haute idée de son caractère. Celle de Parkman est tout autre : en se réclamant de Murdoch pour faire passer Pichon, il n’a fait qu’aggraver sa faute première, bien loin de l’atténuer ou de la couvrir.

Quelque pénible que soit la tâche que nous avons entreprise relativement à Parkman, nous croyons qu’il y va de l’intérêt de l’histoire à l’accomplir. Nous laissons à d’autres le soin de la compléter. Pour nous, nous nous en tiendrons aux quelques quatre-vingt dix pages qu’il a consacrées au sujet qui nous occupe.

Après cette longue parenthèse, revenons au meurtre d’Edward Howe, et au récit qu’en fait Parkman, — récit tiré de Pichon, qui, au moment du drame, demeurait à Louisbourg : nous avons vu, en effet, qu’il vint à Beauséjour seulement deux ans plus tard, en 1753 ; il n’était donc pas témoin oculaire de ce qu’il raconte ; il résidait même loin de la scène où la tragédie s’est passée.

Parkman, racontant le meurtre de Howe, a donc dit : « Les officiers français, indignés de cette vilenie, n’hésitèrent

  1. Vol. 2, ch. XIX, p. 260-1.

    Murdoch n’a rien caché du caractère de Pichon ni du triste rôle qu’il a rempli. Cependant, il a puisé abondamment dans ses papiers, auxquels il paraît bien avoir attribué une réelle valeur historique. Ainsi, des Lettres et Mémoires sur le Cap Breton, il dit que c’est un excellent work (p. 247). Pour ce qui est du siège de Beauséjour, il utilise son journal inédit, non pas seulement pour des faits de peu d’importance, ainsi que Richard l’a affirmé, mais pour tout le récit de ce siège : The main parts (of our accouut) are derived from the mss. journal of Pichon