Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/349

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que c’était un beau pays, rempli d’habitants, avec une belle église, et abondance de biens de ce monde. Provisions de toutes sortes en quantité[1]. »

« M. Cornwallis peut informer vos Seigneuries, disait Hopson aux Lords du Commerce, combien ces habitants nous sont utiles et nécessaires, combien il nous est impossible de nous passer de leurs services, ou de les remplacer même si nous avions d’autres colons pour prendre leurs terres[2]. »

Or, il n’y avait pas encore trois ans que ces dernières lignes avaient été tracées. Rien n’avait changé, si ce n’est qu’un tyran avait succédé à un homme droit et honnête. La situation que l’on avait vue et jugée avec impartialité et sans idée préconçue, l’autre la voyait et la jugeait avec ses yeux de brute, qu’aveuglaient de basses convoitises. Mais l’on avait reproché aux Acadiens de s’être livrés trop exclusivement à la pêche et à la traite des pelleteries, pendant l’enfance de la colonie. Voici que Lawrence trouvait maintenant le moyen de leur reprocher de se vouer trop exclusivement à l’agriculture[3]. L’on verra plus tard des colons anglais établis sur ces mêmes terres supplier le gouverneur de leur permettre d’employer des Acadiens pour refaire les digues qu’ils ne savaient faire eux-mêmes. Passons à la dernière objection, celle qui paraît avoir été

  1. « Septr. 3rd. This morning capt. Adams and party returned from their march to the River Cannard and etc., and reported it was a fine country and full of Inhabitants, a Butifull Church and abundance of ye goods of the world. Provisions of all kinds in great plenty. » Journal (N. S. H. S. vol. III, p. 91.)
  2. Nov. Sco. Doc. Akins. P. 197. Gov. Hopson to Lords of Trade. Halifax, l0th dec. 1752.
  3. L’auteur doit avoir eu ici une distraction. Lawrence n’a laissé entendre rien de tel dans son dossier. Au contraire, il y est dit que les Acadiens « had