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CHAPITRE QUINZIÈME



Procédés des Français. — L’abbé Le Loutre. — Son caractère. — Opinion de Parkman.


Tout l’été de 1750 fut employé activement par les Français à parachever le fort Beauséjour, dont ils avaient jeté les assises l’automne précédent. Ce fort était situé au fond de la baie de Fundy, sur une haute colline, au nord du village de Beaubassin et de la petite rivière Messagouetche, où les Français plaçaient les limites de l’Acadie, en attendant la décision de la Commission qui siégeait alors pour régler cette question.

Ce district de Beaubassin, ou de Chinecto, comme on le désignait quelquefois, était très populeux, et renfermait une vaste étendue de prairies naturelles, dont une partie considérable avait été enceinte d’aboteaux[1], fortes digues desti-

  1. Le MS. original — folio 316 — porte abboiteaux. Mais le traducteur a mis au bas de la page une note au crayon, ainsi conçue : « Rameau (I, p. 227,) cite « Diéreville, qui dit : « par de puissantes digues qu’ils appellent des aboteaux » En effet l’auteur de Une colonie Féodale cite la description que Diéreville, dans son Voyage en Acadie, (Amsterdam, 1708), nous a laissée à ce sujet, laquelle est une des pages les plus curieuses de son récit. Cependant, Casgrain écrit : aboiteaux. Cf. Coup-d’œil sur l’Acadie, dans Le Canada Français, tome 1er, 1888, p. 127. De même Bourgeois, dans Les Anc. missionnaires de l’Acadie devant l’Histoire, p. 77.

    La véritable orthographe doit être aboteaux, de abot, terme archaïque signifiant « entrave de bois ou de fer », forme dial, de about, subts. verbal de abou-