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Province, si l’on osait attenter à sa religion. Du reste, si l’on excepte Mascarène et Hopson, tous les autres gouverneurs ne se sont pas montrés plus perspicaces sur ce point pourtant essentiel[1].

Et maintenant, voyons la sorte de réponse que le duc de Newcastle fit à la longue épître de Shirley ; cette réponse est du 30 mai 1747 :

« Comme vous et M. Warren ont représenté à ce gouvernement, que les habitants de la Nouvelle-Écosse s’imaginent que c’est notre intention de les chasser de leurs foyers et de leurs terres ; comme d’autre part il est possible que leurs craintes, à ce sujet, leur aient été inspirées à l’effet de les détourner de l’allégeance qu’ils doivent à Sa Majesté, et de les porter du côté de nos ennemis : Sa Majesté croit urgent que des mesures soient prises pour dissiper ces vaines appréhensions ; et, à cette fin, vous êtes prié, conformément au bon plaisir du Roi, de vouloir bien déclarer publiquement et authentiquement aux sujets Britanniques, habitants de cette Province, que de pareilles alarmes n’ont pas le moindre fondement ; c’est, tout au contraire, la ferme

  1. Cf. Sur Knowles, qui avait succédé à l’amiral Warren dans l’expédition contre Louisbourg, B. Murdoch, vol. 2, ch. vii, p. 96 et seq. — Il y a là des extraits de sa correspondance qui nous le montrent sous le jour le plus détestable. Knowles se plaint de tout le monde ; il est mécontent de tout ; il qualifie les soldats de la Nouv.-Angleterre de « paresseux, de malpropres et d’obstinés », etc. Dans une lettre à Newcastle, en date du 8 novembre 1746, il disait : « Si Sa Majesté juge à propos de chasser les habitants français de Nouvelle-Écosse et d’Acadie, après une telle violation de leur neutralité, j’espère qu’elle me fera l’honneur de me confier le commandement de cette expédition. » Et Murdoch, à qui nous empruntons cet extrait, ajoute froidement : « Knowles oublie de spécifier de quelle violation de neutralité il entend parler » ! ! — Charles Knowles, fils putatif de Charles Knollys, 4e comte de Banbury, naquit vers 1697, et mourut à Londres le 9 décembre 1777 ; il fut inhumé à Guildford en Surrey. La mémoire de Knowles a été l’objet des jugements les plus contradictoires. Voir Dict of Nat. Biography, vol. xi, p. 292 et seq.