Page:Rictus - Les Soliloques du Pauvre, 1903, 5e éd.djvu/208

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Car c’soir j’ai comme un r’gain d’jeunesse
Un tout petit, oh ! bien petit,
Et si ce soir j’sens ma détresse
Demain je r’tomb’rai abruti !


V’là Lazare qui veut s’couer sa cendre
Et flauper l’Monde à coups d’linceul !
La liberté où j’vais la prendre !
J’vas êt’mon Bon Guieu moi tout seul !


J’suis su’la Terr’, c’est pour y vivre,
J’ai des poumons pour respirer,
Des yeux pour voir, non pour pleurer,
Un cerveau pour lir’tous les livres,


Un estomac pour l’satisfaire,
Un cœur pour aimer, non haïr,
Des mains pour cueillir le plaisir
Et pas turbiner pour mes frères !