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La révision a été finie hier[1] ; maintenant on va s’occuper des articles, très graves, qui avaient été renvoyés ; tout cela se précipite et se gâche horriblement ; c’est la coalition qui l’emporte et nous aurons du grabuge. Mettez-vous dans l’esprit et disposez-vous à persuader que, dans le cas de guerre, il faudra que les électeurs suivent toujours leur besogne et demeurent assemblés, s’il est possible, comme en 89, pour veiller à la chose publique. Nous sommes bien près d’être remis sous le joug, et un joug légal en apparence, avec moins de moyens de le secouer si une fois on nous l’impose.


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À MONSIEUR H. BANCAL, RUE DU PETIT-BOURBON,
[À PARIS[2].]
Vendredi matin, 19 août 1791, — [de Paris].

Je suis bien aise de vous signifier que vous êtes condamné à venir dîner avec nous : Brissot sort d’ici, il doit revenir, et mon ami observe que c’est le moment où, plus que jamais, les bons citoyens doivent s’unir et s’entendre. Cette doctrine de bonne intelligence est fort de mon goût, et j’espère qu’elle ne contrarie pas le vôtre. Adieu, mon ami, jusqu’au plaisir de vous revoir dans la paix et les douces affections.

  1. « La revision de la Constitution est achevée ; il ne reste plus que quelques articles renvoyés, dont le rapport sera fait jeudi ». (Patriote français du 17 août 1791.)
  2. Ms. 9534, fol. 167-168. — Nous avons vu que Bancal était revenu de Clermont à Paris, en août, apportant une pétition contre l’ajournement des élections.