Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/498

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remercier, car il a si bien fait qu’il a tout le mérite de la chose et qu’en ayant bien étudié peut-être à ne pas faire la lettre trop bonne, nous sommes pourtant nécessités à avoir l’air de lui être très obligés ; c’est même une adresse que de supposer qu’il a beaucoup fait et d’affecter d’être sa dupe jusqu’à un certain point ; c’est se ménager le droit d’en exiger davantage. Je t’ai dit que j’étais merveilleusement avec Cottereau qui m’a envoyé la copie, sans même avoir demandé l’agrément de Bld. [Blondel]. J’attendrai donc, en remuant ici ce que je pourrai, que Mme d’Arb[ouville] me mande ce que M. de Vg. [Vergennes] lui fait entrevoir du moment de proposer l’affaire et de l’espérance à concevoir. Je retournerai presser M. de Saint-R[omain]. Je mettrai en l’air et j’aviserai à m’en aller si l’issue n’est pas prochaine. Les d’Huez sont à leur campagne[1] depuis bien longtemp ; je leur écrirai à loisir. Fais-moi passer d’autres adresses, je recevrai le tout ensemble. Demain après-midi j’irai voir Mme d’Agay. Définitivement, mon cher ami, le Clos, la verdure, Eudora, la délicieuse paix, la ravissante amitié, nous aurons tout cela et je me moque du reste. M. de Saint-R[omain] est bien le seul homme nécessaire du bureau de M. de V[ergennes] ; je le reverrai, il peut beaucoup et il est prenable. Le frère finira, je crois, par aller à Nancy[2] où il terminerait dans huit jours ; nous l’aurons, à ce que j espère. M. Parault te dit million de choses. On a arrêté des lettres à l’ami, c’est ce qui me fait par ménagement t’écrire encore aujourd’hui directement.

Adieu, mon bon ami ; ménage-toi, je t’embrasse de tout mon cœur et, très indépendamment de nos affaires, quoi qu’elles puissent devenir, je me réjouis de l’idée d’aller bientôt te rejoindre. Et le brave Fless[elles] ? Sa femme ? Dis-lui beaucoup pour moi. Souvenir affectueux

    Roland écrivait, de Paris, à sa femme, le 9 février 1782 (ms. 6240, fol. 5) : « J’ai lu jeudi dernier, au Musée, la première livraison du Voyage hirtorique, pittoresque, et le reste, de la Sicile, de M. Houel. Aux gravures près, qui sont intéressantes et qui feront monter cette livraison à 300 livres au moins, je ne crois pas qu’il m’entame seulement l’épiderme… »

  1. Il semble que ce soit à Longpont.
  2. À la Faculté de médecine de Nancy, pour y prendre le bonnet de docteur.