Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/513

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les malheureuses commissions. M. de Mt [Montaran] me réitère sa promesse : je cours « chez M. Tolz. [Tolozan], il était sorti ; je vois Val[ioud], qui savait comme Cott[ereau] qu’on machinait, mais non pas que cela fût fini ; je conte, je conviens de faire une lettre pour le Tol[ozan] auquel il la remettra ce matin, en allant travailler avec lui. J’écris à Cott[ereau] pour avoir un rendez-vous ; à Mlle  de la B. [Belouze] pour qu’elle fasse prier au petit Bld. [Blondel], à M. de Vin pour le prévenir, et me voici sur les épines.

Le singulier de ceci, c’est qu’il faut que cela se décide à une époque où je n’aurai pas eu le temp d’avoir ton avis ; mais, d’un seul coup, s’en aller chez soi, sortir de dessous la patte de Bld. [Blondel] et n’avoir ps l’air de rester oublié dans son coin quand, on remue toute la machine, me paraît une excellente chose. Je crois bien qu’ils ont trop d’envie que tu quittes pour ne pas répugner à te donner une place qui éloigne ta retraite, et je ferai le possible sans oser presque espérer ; mais ce n’est qu’en faisant des tentatives qu’on peut gagner quelque chose. Si nous n’obtenons qu’un casse-nez, nous ne dirons rien ; tu ne feras pas le fâché, parce que cela gâterait encore les affaires ; nous coulerons le reste de notre temps fort à notre aise et nous leur souhaiterons le bonsoir quand il nous plaira.

J’ai grande envie, suivant la tournure de l’affaire, d’aller dimanche à Versailles et de faire demander la chose au contrôleur général. J’ai été à la Chancellerie : le secrétaire ne peut offrir les exemplaires, il serait refusé ; moi, je vais les envoyer, avec une lettre au Garde des sceaux ; puis nous verrons. M. Rss. [Rousseau] ma dit de lui donner un précis et de l’informer du moment où l’affaire serait en suspens, parce qu’alors, si M. de Mt [Montaran] allait à Versailles, il l’engagerait à parler à M. de Vg. [Vergennes] avec qui il était bien ; mais il ne pourrait écrire, parce que cela aurait l’air d’empiéter sur M. Bld. [Blondel] et que ces Messieurs sont fort chatouilleux. Tout en l’air, au diable, je ne sais plus quand je partirai.

Je t’embrasse sur tes deux yeux ; j’ai été hier à près de neuf heures chez M. F[aucon] qui se couche toujours à cette heure et qui soupait en