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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/768

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le lui aurez envoyé ; dites-nous-en un mot, ainsi que des deux exemplaires du discours[1] que je vous ai adressés.

Adieu ; salut et joie, santé et amitié.


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[À BOSC, À PARIS[2].]
19 janvier [1787, — de Villefranche].

Vous avez perdu votre encens, mon cher ; le maître n’est point encore de retour, et je n’étais pas en train de me rengorger ; mais je vous sais, pour lui, bon gré de l’intention. Pour mon compte, je vous remercie de votre bonne petite lettre que j’ai reçue avec plaisir[3].

Je n’imaginais pas que vous fussiez juif par aucun endroit : mais je ne vous trouve pas mal fripon dans votre manière d’excuser votre défaut de mémoire.

On nous fait ici des contes sur votre Lycée, dont le Parlement se mêle pour donner sur les ongles à M. de La Harpe[4] : en est-il quelque chose ?

Je garde votre troisième page pour mon très cher, qui en appréciera l’excellence ; quant à moi, indigne, j’aime mieux toutes les folies de l’Arioste que

    France protestante de Haag (1er édition, 1885) consacre une courte notice. On voit que Bosc, en mettant Roland en relations avec Hofer pour les recherches de son Dictionnaire, l’adressait à un maître. — Hofer fournit à Roland de précieuses contributions (voir Dict. des manuf., t. III, Disc. prélim., p. cxx et p. 99. — Madame Braun, dont nous avons déjà parlé, contribua aussi à mettre Roland en correspondance avec Hofer, qui était son parent éloigné et surtout son tuteur. (Lettre de Roland à Bosc, du 8 novembre 1786, inédite, coll. Morrison.) Roland et sa femme, après avoir parcouru la Suisse, allèrent voir Hofer à Mulhouse, aux premièrs jours d’août 1787 (Voyage en Suisse, t. III de l’éd. Champagneux, p. 379-383), un mois avant sa mort.

  1. Du Discours préliminaire qui devait paraître en tête du tome III du Dictionnaire des manufactures, et que Roland avait publié dès 1786.
  2. Bosc, IV, 116 ; Dauban, II, 557.
  3. Roland écrit à Bosc, le 24 janvier 1787 (collection Morrison) : « J’arrive, Monsieur le drôle, pour trouver une certaine lettre du 15, ans laquelle vous vous avisez de dire à ma moitié qu’elle est délicieuse, etc… À propos donc, que je me réconcilie avec vous, car je lis dans la même lettre : « une femme doit obéir à son mari… »
  4. La Harpe faisait au Lycée, depuis 1786, son cours de littérature.