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ANNÉE 1789.


AVERTISSEMENT.

Pour l’année 1789, nous n’avons que 39 lettres, dont 17 à Bosc, 4 à Brissot et 1 à Varenne de Fenille. Pas une seule à Roland. Il est vrai que l’inspecteur a été malade la plus grande partie de cette année-là et que sa femme l’a peu quitté. Mais il est impossible que, durant leurs courtes séparations, que nous essayerons de noter plus loin, elle ne lui ait pas écrit quelquefois. Il semble donc bien que leur correspondance de 1789, comme d’ailleurs presque toute celle de 1788, n’ait pas été retrouvée ou conservée par la famille.

Sur les 17 lettres à Bosc, 4 seulement ont été données par lui dans son édition de 1795, et avec un singulier désordre (voir lettre du 4 septembre, note) ; une seule provient des Papiers Roland ; les 12 autres nous ont été fournies par la collection Alfred Morrison, appoint inestimable, sans lequel nous n’aurions pu vraiment reconstituer la vie des Roland en 1789.

Essayons maintenant — en nous aidant des lettres inédites de Roland que nous avons pu consulter dans cette collection — de vérifier comment l’inspecteur de Lyon et sa femme ont passé cette année-là.

Au début de l’année (février, mars), ils sont à Lyon, travaillant ensemble au Dictionnaire des manufactures, dont une nouvelle partie (t. II, 2e partie) devait paraître le 21 décembre suivant. On va à la Comédie ; Eudora, qu’on ne pouvait garder dans l’étroit appartement de la maison Chamburcy, au milieu du travail du Dictionnaire, est en pension chez le ministre Frossard. C’est de Lyon que Madame Roland écrit à Varenne de Fenille sa lettre si intéressante du 21 mars sur la littérature anglaise.

Nul doute que la correspondance avec les amis de Paris, Bosc et Lanthenas, n’ait continué activement. La lettre du 3 avril semble bien être un renseignement pour le journal que commençait Brissot, revenu d’Amérique. Toutefois il y a, là aussi, une lacune évidente. Du 18 mars au 9 juin, nous n’avons que la lettre du 21 mars à Varenne de Fenille et cette lettre à Bosc du 3 avril.