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et mis en action dans l’Assemblée, disposition propre à des gens qu’il vous importe de bien connaître.

[Cette lettre est datée de Lyon, du mois de février 1790. Elle contient le passage suivant, qui indique à quelle démarche du roi Madame Roland fait allusion :]

Que pensez-vous des causes de la démarche du Roi ? Les esprits sont ici très partagés. Les uns veulent qu’elle ait été forcée par je ne sais quoi ; les autres, qu’elle soit la suite du caractère qu’il a toujours montré, de son désir de faire le bien et de le voir opérer. On prête son discours à M. Necker ; quoiqu’il y ait au commencement des tournures ministérielles et un peu de ce pathos qui lui sont assez ordinaires, cependant on y trouve généralement un ton qui ne nous semble pas le sien, et quelquefois une touche de sentiments qu’il n’a jamais su mêler avec son apprêt et ses tortillages.


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[À BOSC, À PARIS[1].]
18 février 1790, — [de Lyon].

…Il s’agit de certaine brochure que la Société d’agriculture de Paris[2] vient d’envoyer à celle de Lyon. C’est un texte d’objets intéressant sur lesquels on demande force renseignements ; notre ami fut aussitôt choisi pour commissaire ; mais, trop chargé d’autre part pour le moment, il a prié de faire tomber le choix sur d’autre. Néanmoins il désirerait beaucoup avoir cette brochure ; il n’y a eu qu’un exemplaire d’envoyé ; vous êtes à la source, demandez-en un autre et expédiez-nous-le.

Nous sommes ici dans un moment de grande agitation des esprits ;

  1. Lettre provenant des papiers de Barrière, qui la tenait de Bosc ; citée par fragments par Mlle  Cl. Bader dans le Correspondant du 25 juin 1892. — L’autographe (2 pages et demie in-8o) a figuré sous le n° 37597 du Bulletin à prix marqués de la maison Ét. Charavay.
  2. La Société d’agriculture de la généralité de Paris, fondée en 1761, était devenue, par un règlement du 30 mai 1788, la Société royale d’agriculture, « centre commun et lieu de correspondance des différentes sociétés d’agriculture du royaume ». (Alm. royal de 1789, p. 530).