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ANTOINETTE

peu de vaisselle dont ils usaient — (il voulait l’aider dans cette besogne, mais elle n’y consentait point), — elle s’occupait maternellement du travail de son frère. Elle lui faisait réciter ses leçons, elle lisait ses devoirs, elle faisait même certaines recherches pour lui, en prenant garde toujours de ne pas froisser ce petit être susceptible. Ils passaient la soirée à leur unique table, qui leur servait à la fois pour prendre leurs repas, et pour écrire. Il faisait ses devoirs ; elle cousait, ou faisait de la copie. Quand il était couché, elle s’occupait de l’entretien de ses vêtements, ou travaillait pour elle.

Quelles que fussent déjà leurs difficultés à se tirer d’affaire, ils décidèrent d’un commun accord que tout l’argent qu’ils réussiraient à mettre de côté servirait, avant tout, à les libérer de la dette, que leur mère avait contractée vis-à-vis des Poyet. Ce n’était pas que ceux-ci fussent des créan-