Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Elle écrivit à Annette qu’une épidémie avait fait licencier les pensionnaires du lycée, et qu’elle prenait son neveu chez elle. Annette, qui n’était qu’à demi rassurée de savoir Marc sous le toit de sa sœur, s’échappa de sa province, du samedi au lundi, pour venir voir, de ses yeux. Sylvie ne se trompa point sur le motif de la visite. Elle était la première à admettre qu’Annette eût des doutes sur sa valeur éducative, comme guide d’un adolescent. Mais elle avoua si sincèrement ses torts jusqu’à présent et le sentiment cuisant de sa responsabilité, qu’Annette fut tranquillisée. Elles parlèrent longuement de Léopold ; et les deux sœurs se découvrirent, par la mélancolie des souvenirs remués ensemble, plus proches qu’elles ne l’avaient été depuis des ans.

Annette ne trouva point en son fils les mêmes raisons de se rassurer. Sa mauvaise mine l’effraya. Mais Sylvie se fit forte de le mettre d’aplomb avant trois mois. Quant à obtenir du petit la