Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/206

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Tout ce qui pesait sur elle était tombé. D’un coup d’épaules, elle l’avait rejeté. Et maintenant qu’elle le voyait à ses pieds, elle comprenait enfin le poids qui l’écrasait…

Elle mentait. Elle se mentait. Elle fuyait son regard. Elle évitait de fixer en face les idées monstres qui l’opprimaient. Elle acceptait passivement la guerre fatale et la patrie. Elle acceptait peureusement l’excuse du fait de nature. Et brusquement, s’était dressée contre la nature sauvage sa propre nature reniée et bâillonnée, sa nature trahie, inassouvie, qui se venge et s’affranchit. Et ses seins comprimés par des liens barbares, brisent les liens, respirent. Elle réclame son droit, sa loi, sa joie, — et sa souffrance aussi, mais sa souffrance sienne — la Maternité.

Toute la Maternité. Pas seulement celle du fils !… Vous êtes tous mes fils. Fils heureux, malheureux, vous vous déchirez. Mais je vous étreins tous. Votre premier sommeil, votre der-