Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/212

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extra muros ! Faire son devoir, à son rang, quand et comme on vous le demande. Ne quid nimis !… » — Au premier mot d’Annette pour répondre, le principal se replia, d’un geste affable… « Non un blâme : un conseil !… » — Mais Annette savait que le conseil d’un maître est une première sommation.

Pour le moment, elle n’avait qu’à reprendre le collier et rentrer dans sa niche. Ce qu’elle avait dû faire, elle l’avait fait. Demain lui dicterait le devoir de demain. Aujourd’hui lui épargna la peine de choisir entre deux. Car lorsqu’elle voulut se présenter de nouveau, à la porte de l’hôpital, la porte lui resta fermée. Une consigne interdisait l’accès des salles à toute personne étrangère aux deux organisations locales de la Croix-Rouge et des Femmes de France (d’ailleurs, âprement rivales entre elles, comme chien et loup). Plus tard, elle sut que l’interdiction la visait spécialement.

Mais si cette porte se fermait à son besoin de servir, une autre porte s’ouvrit, où sa maternité nouvelle devait trouver un emploi. Et nul ne pouvait prévoir les chemins hasardeux où la conduiraient ces obligations, dont allait se charger sa conscience renouvelée.

À sa première visite chez Mme de Mareuil, la jeune veuve qui, sans se départir d’une réserve