Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/317

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Dès le lendemain, Pitan commença son travail d’approches. Mais son métier de patience lui avait appris à mesurer ses mouvements. Il allait pas à pas. Tout l’été s’écoula. Quand Annette retourna de Paris à son poste, on ne pouvait encore fixer la date de l’action. Mais les fils étaient attachés solidement entre les trois conjurés. Et, le jour où Annette rentra dans sa province, Pitan partait vers la frontière suisse, afin de préparer l’autre partie du projet.

Germain, dans son « sana », du côté de Châteaud’Œx, naturellement, s’impatientait. Il ne pouvait l’exprimer librement dans ses lettres. Il l’exprimait encore trop, harcelant et fiévreux. Annette lui écrivait :

— Voulez-vous tout ruiner ?

Alors, il lui faisait redire, vingt fois :

— Jurez ! Vous avez juré !…

— « …J’ai juré. Oui. Tu me tiens. Mourant, qui nous entraînes !… Tu fais bon marché de