Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/40

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pleine d’une religieuse et virile acceptation. On montre sa confiance, comme un arc, tendue vers le Dieu inconnu. Les troubles que l’on a, on les garde pour soi.

Ai-je tout visité ? Dans mon tour du logis n’ai-je oublié personne ?

— Ah ! si fait. Au cinquième, dans le petit appartement à côté des Cailleux, ce jeune écrivain, Joséphin Clapier, vingt-neuf ans, cardiaque, réformé. Il se terre. Son instinct l’avertit de ne pas trop se montrer. Pour l’instant, on le plaint. Mais la pitié est un prêt, dont il est prudent de ne pas abuser. Et Clapier est prudent. Sa conscience n’est pas tranquille… Il y a cet œil, en bas : Brochon, que je passais… Cependant, il est malaisé de passer sans le voir : le mari de la concierge. Il est agent de police. Celui-là ne part pas, on a besoin de son œil et de ses poings ; le devoir le retient attaché au rivage. Il n’en est que plus guerrier ; il veille sur les suspects, sur l’ennemi de l’arrière. Mais il couve sa maison, d’un regard paternel ; elle est d’un bon esprit, elle lui fait honneur. Il a pour ses locataires des indulgences spéciales. Toutefois, le devoir avant tout ! Il a l’œil sur Clapier. Clapier est pacifiste.

Cette fois, c’est bien tout, je termine ma revue,