Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/104

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— Il ne faut pas, il ne faut pas !… Une femme fait mal quand elle se donne tout de suite… elle est un peu méprisable… et tu le sais bien. Et tu ne diras pas le contraire ! Tu m’aimerais moins…

— Oh ! protesta-t-il… moins t’aimer !… Parce que tu aurais eu pitié de moi… Alors, il faut souffrir encore… passer des nuits sans sommeil… attendre avec l’idée perpétuelle d’une catastrophe… et mourir de jalousie ?

Marie berçait avec pitié la jeune tête ardente, mais tout son instinct savait que Georges devait souffrir, et que c’était bien et que c’était beau.

— Mon pauvre petit, c’est pour vous que je le veux. Il ne faut pas que vous me méprisiez… vous n’auriez pas l’amour que vous méritez… puis…