Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/176

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verts, les yeux sont naïfs et paniques ; une ruse y filtre, quand ils clignent ; on ne sait s’ils sont turquins ou glauques, tellement ils oscillent d’une nuance à l’autre, selon l’éclairage.

Georges croit qu’elle est jolie, quoiqu’il en doute parfois : le visage aux lignes troubles tire sa valeur des circonstances. Le sourire lui sied ; la gravité le durcit ; rougissant, il est riche d’éclat ; la pâleur l’affine ; quelque émotion subite, dilatant les pupilles et entr’ouvrant la bouche d’aubépine rose, le baigne d’une volupté primitive.

Entré dans le tourbillon léger de cette existence, Georges y dépense ses énergies passionnées. Mais il reste dans les ténèbres. Entre elle et lui, aucune relation mentale. Leurs paroles sont incompatibles, autant que s’ils parlaient des langues différentes.