Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/180

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trous d’obus dans la plaine, il y en a dans la colline ; plusieurs fois, les eaux de la rivière ont rejailli ; les fumées blanches, jaunes, rousses et noires déferlent dans le beau jour.

— Trois mille…

— Deux mille huit cents !

— Deux mille trois cents !

Alors c’est eux qui mènent l’attaque ? Comme les Boches, l’inquiétude se rapproche. Elle flottait naguère, dans les horizons de la conscience ; elle croît, elle devient plus dense et plus précise. Autour des canons, chauds comme des fournaises, les douilles forment des monceaux fuligineux, excréments des organismes métalliques.