Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/236

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sante, une ardente pitié amoureuse et une crainte obscure.

— Laissez-moi le temps de me reconnaître ! reprit-elle… C’est si doux, le souvenir… si doux que j’ai peur de me tromper… J’espère vous aimer… si vous m’aimez aussi !…

— Moi ! Mais je vous aime… mais je n’ai jamais cessé de vous aimer… je n’ai même réellement aimé que vous… Les AUTRES (il appuya sur le mot pour suggérer de nombreuses aventures), les autres n’ont pas compté !

Emporté par son élan, il avait saisi la main de Marie, il y posait des baisers impétueux en remontant vers l’avant-bras. Elle le laissait faire, éperdue, mais quand il voulut la saisir à la taille :

— Pas maintenant ! dit-elle, tendre et