Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome I, 1930.djvu/124

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le beau collège de Sainte-Anne. J’étais en vacances, et, pour me reposer un peu des rudes labeurs de l’année, je venais contempler cette admirable institution, où j’avais coulé des jours si sereins et si remplis. Tantôt je regardais ce dôme élevé qui semble inviter le jeune homme à venir puiser dans cet asile des trésors de science et de vertu ; tantôt je portais mes regards à l’orient, sur l’église dans laquelle j’ai eu le bonheur de manger, pour la première fois, le vrai Pain des Anges ; et puis, au sud du temple dédié à la Divinité, je voyais ce magnifique couvent où les Révérendes Sœurs de la Charité reçoivent et distribuent d’abondantes aumônes, en même temps qu’elles dirigent une foule de jeunes vierges dans la voie du véritable bonheur.

J’étais là, et je me livrais à mille autres rêveries, lorsque je fus rejoint par un de mes cousins, que je venais de quitter pour un moment et qui s’efforça de dissiper les sentiments de tristesse et de mélancolie qui m’obsédaient, en me racontant une histoire intéressante. C’est une histoire réelle et non pas un roman ou un conte de fée. Je vais vous la raconter telle qu’elle est arrivée. Je laisse la parole à mon cousin, qui est bien plus éduqué que moi, puisqu’il a étudié le génie… civil, bien entendu.

« Écoute donc, me dit-il, en m’engageant à continuer ma promenade sous les rameaux verdoyants ; as-tu entendu parler des choses merveilleuses qui ont lieu dans la paroisse de B… ?