Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome I, 1930.djvu/91

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journaliste est curieux comme un enfant de dix ans, d’aucuns disent comme une vieille fille ; mais nous respectons trop le beau sexe pour nous servir d’une semblable comparaison.

Nous continuons notre course au hasard. Nous arrivons au Palais. Palais ! ce mot nous rappelle encore de nombreux souvenirs historiques ; mais chassons-les de nouveau. Ici, nous faisons une courte halte, et nous portons nos regards dans toutes les directions. Rien ne nous attire, rien ne nous plaît, rien ne nous récrée. Nous allions retourner sur nos pas, lorsque nous apercevons un rassemblement près de la gare du chemin de fer du Pacifique. Nous nous approchons du cercle formé par une dizaine de personnes et au centre duquel parle et gesticule un citoyen du faubourg Saint-Roch, un homme qui jouit d’une grande réputation comme chasseur. Les auditeurs semblent porter une attention suivie au discours que débite le chasseur. Nous faisons de même ; nous écoutons de nos deux oreilles. Nous étions arrivé fort à point, car le citoyen de Saint-Roch commençait à raconter une anecdote intéressante. Voici ce que nous avons entendu ; c’est une histoire vraie, vous allez voir.

« Un soir, disait le chasseur, j’étais assis près de la porte de mon poêle, tout en tirant une touche, et je ruminais sur une affaire peu importante pour vous, messieurs ; mais tout de même ça me tracassait. J’avais douze belles poules, et je ne savais où les