Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/237

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qu’il a été violé comme à plaisir dans toutes ses parties. "Le Sieur Rousseau, disent les Représentans, n’a point été appellé au Consistoire ; mais le magnifique Conseil a d’abord procédé contre lui : il devoit être supporté sans scandale ; mais ses Ecrits ont été traités par un jugement public, comme téméraires, impies, scandaleux : il devoit être supporté sans diffame ; mais il a été flétri de la maniere la plus diffamante, ses deux Livres ayant été lacérés & brûlés par la main du Bourreau."

"L’Edit n’a donc pas été observé, continuent-ils, tant à l’égard de la jurisdiction qui appartient au Consistoire, que relativement au Sieur Rousseau, qui devait être appellé, supporté sans scandale ni diffame, admonesté par quelques fois, & qui ne pouvoit être jugé qu’en cas d’opiniâtreté obstinée. "

Voilà, sans doute, qui vous paroît plus clair que le jour, & à moi aussi. Hé bien non : vous allez voir comment ces gens, qui savent montrer le Soleil à minuit, savent le cacher à midi.

L’adresse ordinaire aux Sophistes est d’entasser force argumens pour en couvrir la foiblesse. Pour éviter des répétitions & gagner du tems, divisons ceux des Lettres écrites de la Campagne ; bornons-nous aux plus essentiels, laissons ceux que j’ai ci-devant réfutés ; &, pour ne point altérer les autres, rapportons-les dans les termes de l’Auteur.

C’est d’après nos Loix, dit-il, que je dois examiner ce qui s’est fait à l’égard de M. Rousseau. Fort bien ; voyons.

Le premier Article du serment des Bourgeois les oblige à