Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/508

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point des Fleurs completes, quoique parfaites, parce qu’elles n’ont point de calice ; de même la jolie petite Fleur appellée Paronychia eſt parfaite comme hermaphrodite, mais elle eſt incomplete, parce que, malgré ſa riante couleur, il lui manque une corolle.

Je pourrois, ſans ſortir encore de la section des Fleurs ſimples, parler ici des Fleurs régulieres, & des Fleurs appelées irréguliers. Mais comme ceci ſe rapporte principalement à la corolle, il vaut mieux ſur cet article renvoyer le lecteur à ce mot[1]. Reſte donc à parler des oppoſitions que peut ſouffrir ce nom de Fleur ſimple.

Toute Fleur d’où réſulte une ſeule fructification eſt une Fleur ſimple. Mais si d’une ſeule Fleur réſultent pluſieurs fruit, Fleur s’appellera compoſée, & cette pluralité n’a jamais lieu dans les Fleurs qui n’ont qu’une corolle. Ainſi toute Fleur compoſée à néceſſairement non-ſeulement pluſieurs pétales, mais pluſieurs corolles ; & pour que la Fleur ſoit réellement compoſée, & non par une ſeule agrégation de pluſieurs Fleurs ſimples, il faut que quelqu’une des parties de la fructification ſoit commune à tous les fleurons compoſans, & manque à chacun d’eux en particulier.

Je prends, par exemple, une Fleur de Laiteron, la voyant remplie de pluſieurs petites fleurettes, & je me demande ſi c’eſt une Fleur compoſée. Pour ſavoir cela, j’examine toutes les parties de la fructification l’une après l’autre, & je trouve que chaque fleurette a des étamines, un piſtil, une corolle,

  1. Voyez la note précédente.