Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/565

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vous préviendrez une erreur ſemblable pour une autre fois. Voilà, chere Couſine, de l’occupation pour quelques promenades. Je ne tarderai pas à vous en préparer pour celles qui ſuivront.

LETTRE V.

Du 16 Juillet 1772.

JE vous remercie, chere Couſine, des bonnes nouvelles que vous m’avez données de la maman. J’avois eſpéré le bon effet du changement d’air, & je n’en attends pas moins des eaux & ſur-tout du régime auſtere preſcrit durant leur uſage. Je ſuis touché du ſouvenir de cette bonne amie, & je vous prie de l’en remercier pour moi. Mais je ne veux pas abſolument qu’elle m’écrive durant ſon ſéjour en Suiſſe, & ſi elle veut me donner directement de ſes nouvelles, elle a près d’elle un bon ſecrétaire[1] qui s’en acquittera fort bien. Je ſuis plus charmé que ſurpris qu’elle réuſſiſſe en Suiſſe ; indépendamment des graces de ſon âge, & de ſa gaîté vive & careſſante, elle a dans le caractere un fond de douceur & d’égalité, dont je l’ai vu donner quelquefois à la grand’maman l’exemple charmant qu’elle a reçu de vous. Si votre ſœur s’établit en Suiſſe, vous perdrez l’une & l’autre une grande douceur dans la vie, & elle ſur-tout, des avantages difficiles à remplacer. Maiſ

  1. La ſœur de Madame D. L***. que l’Auteur appelloit tante Julie.