— L’auriez-vous trouvé aujourd’hui, par hasard ?
— Oui, mon frère, et c’est votre heureuse arrivée qui me le fournit, si du moins il veut bien accepter cette mission qui n’est pas sans danger, je l’avoue.
— Qui est-ce ?
M. de Bienville se tourna en souriant vers le second du vaisseau :
— M’avez-vous deviné, M. de St-Denis ? dit-il.
— Comment ! répondit celui-ci, c’est…
— Oui, c’est sur vous que je compte.
— Mais, mon commandant, vous vous exagérez mon faible mérite ; je ferais un piètre ambassadeur.
— Permettez-moi de penser tout le contraire.
— M. de Sérigny consentira-t-il ?…
— Je me charge d’obtenir son consentement. Du reste, votre absence ne sera peut-être pas bien longue.
— Enfin, si vous croyez que je puis vous être utile ?
— J’en suis certain. Acceptez-vous ?
— Quand faudra-t-il se mettre en marche ?
— Aussitôt que vous serez reposé des fatigues de votre traversée.
— S’il n’y a que cela qui me retient, ce ne sera pas long.
— Eh bien ! aussitôt que vos préparatifs seront terminés.
— Ils sont toujours faits, mon commandant.