Page:Rugendas - Voyage pittoresque dans le Brésil, fascicule 2, trad Golbéry, 1827.djvu/5

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qui porte le même nom ; et à l’ouest de ce faubourg, plusieurs petites rivières et un bras de mer ou bas-fond forment une sorte de marais, Saco-do-Alferez, lequel sépare cette portion de la ville des faubourgs les plus avancés, Mata-porcos et Catumbi. On traverse le Mata-porcos sur une route en forme de digue, et l’on passe le pont San-Diogo pour aller au château royal de San-Christovao, éloigné d’une demi-lieue.

Les maisons de la ville vieille s’alignent sur le rivage, selon que le leur permettent les collines rocailleuses qui le bordent ; elles s’étendent au sud jusqu’à la chapelle de Nossa-Senhora-da-Gloria, en passant derrière le monticule qui porte le couvent sur sa pointe la plus avancée, regagnant l’anse de Catete, qui n’a point de hauteurs ; et plus loin, au sud, le Praia-Flamengo, jusqu’à la baie de Botafogo. Toutefois, c’est à peine si l’on peut regarder comme faisant partie de la ville, Catete et Botafogo ; car il y a peu de suite dans les rues qui les unissent, et souvent elles sont interrompues par des jardins et des plantations. Les vallées qui descendent vers le rivage sont aussi liées à la ville par de nombreuses maisons de campagne et par une grande quantité de jardins. La plus agréable est celle que l’on appelle Larangeiros, dans les environs de Catete.

Rio-Janeiro est entièrement dépourvu d’édifices que l’on puisse dire réellement beaux : néanmoins cette ville en a beaucoup qui frappent les yeux par leur grandeur et leur situation. Tels sont par exemple la cathédrale da Candelaria, l’église de San-Francisco, et plusieurs couvens, construits la plupart sur les collines qui s’élèvent dans la ville même. Nous citerons San-Bento, San-Antonio, Santa-Theresia, enfin le château San-Sebastiao, puis d’autres édifices publics, par exemple, le bâtiment de l’Académie et du Musée, et l’Hôtel-de-ville, sur la place Sainte-Anne. Le Palais impérial est un édifice vaste et irrégulier, du plus mauvais genre d’architecture ; celui de l’archevêque est d’un meilleur goût. Dans la partie ancienne de la ville, les rues sont étroites, mais régulières ; elles se coupent à angles droits, et presque toutes sont pavées et pourvues de trottoirs. Les maisons de ce quartier sont en général hautes et étroites ; leur toit est pointu, et rien dans leur construction ne rappelle le climat du tropique. Elles ont presque toujours trois ou quatre étages, et seulement trois croisées de face. Comme les fenêtres sont fort longues, la disproportion qui existe entre l’élévation et la largeur des maisons en devient plus choquante. L’architecture est beaucoup meilleure dans les parties modernes de la ville, et surtout au faubourg Sainte-Anne ; les maisons y sont plus basses et les toits moins pointus, et maintenant on y construit plusieurs édifices où règne un très-bon goût. Dans les