Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/119

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tion romaine. Deuxièmement, après qu’il a épousé Clotilde, les farouches Germains venus du nord l’attaquent, lui, et il a à défendre sa vie et son trône à Tolbiac. Ceci est la bataille dans laquelle il invoque le Dieu de Clotilde et est délivré des Germains grâce à son appui. Sur quoi il est couronné à Reims par saint Rémi. Et maintenant dans la puissance nouvelle de son christianisme, de sa double victoire sur Rome et la Germanie, et son amour pour sa reine, et son ambition pour son peuple, il regarde souvent vers ce vaste royaume des Wisigoths situé entre la Loire et les montagnes neigeuses. Est-ce que le Christ et les Francs ne seront pas plus forts que de vilains Wisigoths, « qui sont encore en plus Ariens » ? Tous les Francs partagent avec lui cette opinion. Alors il marche contre les Wisigoths, les rencontre eux et leur Alaric à Poitiers, achève leur Alaric et leur arianisme et emmène ses fidèles Francs vers le Pic du Midi.

14. Et maintenant il vous faut dessiner de nouveau la carte de France et mettre la fleur de lis sur toute sa masse centrale de Calais aux Pyrénées. Seules restent encore en dehors la Bretagne à l’ouest, la Burgondie à l’est et la rose blanche de Provence au-delà du Rhône. Et maintenant le pauvre petit Amiens est devenu une simple ville frontière comme notre Durham, et la Somme un cours d’eau frontière comme notre Tyne. La Loire et la Seine sont maintenant les deux grands fleuves français, et les hommes auront l’idée de bâtir des villes sur leur cours, tandis que les plaines, bien arrosées, donnant non de la tourbe, mais de riches pâturages, pourront se reposer sous la protection des châteaux mutins des rochers et des tours fortifiées des îles. Mais examinons d’un peu plus