Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’ont pris les usages les plus délicats de la résine, en tant qu’indispensable à l’archet du violon, depuis les jours de sainte Élisabeth de Marbourg, à ceux de saint Méphistophèlès de Weimar.

22. Autant que je sache, ce bouquet de rochers capricieux et de vallées n’a pas de nom général comme groupe de collines ; et il est tout à fait impossible de découvrir ses différentes ramifications sur aucune des cartes que je peux me procurer, mais nous pouvons nous rappeler facilement, et utilement, que c’est tout le nord du Mein, qu’il s’appuie sur le Drachenfels à une extrémité, et s’élance tout à coup par voûtes vers la lumière du matin, jusqu’au Harz (sommet du Brocken 3.700 pieds au-dessus de la mer, c’est le plus haut), avec un large espace réservé au cours du Weser, dont nous parlerons tout à l’heure.

23. Nous appellerons ceci désormais la chaîne ou le groupe des Montagnes Enchantées ; et alors nous les relierons d’autant plus facilement aux montagnes des Géants, Riesen Gebirge, quand nous aurons besoin d’elles ; mais celles-ci sont toutes plus hautes, plus sévères, et nous n’avons pas encore à les approcher ; celles plus proches au travers desquelles se trouve notre route, nous pourrions peut-être plus justement les nommer les montagnes des Démons ; mais ce ne serait guère respectueux pour sainte Élisabeth ni pour les innombrables jolies châtelaines des tours, ou pour les princesses du parc et de la vallée, qui ont rendu les mœurs domestiques germaines douces et exemplaires et ont coulé le flot transparent et léger de leur vie jusqu’au bas des vallées des âges avant que l’enchantement prenne une forme peut-être trop canonique dans l’Almanach de Gotha.