Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/46

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faces diverses que la marine n’uniformise pas comme d’autres collectivités ». Il affirme : « Partout ailleurs, les gens sont honnêtes ou canailles à peu près de la même façon. Tandis que, chez nous, quelles nuances, quels degrés de l’un à l’autre des états ». Il ne soupçonne jamais que, s’il distingue les différences ici et non ailleurs, c’est qu’ici il connaît et ailleurs il ignore. « Plus on est intelligent, dit à peu près Pascal, et plus on voit les différences ». Olivier Seylor l’a trop montré dans ses autres romans : dès qu’il ne s’agit plus de marine, il n’est pas intelligent.

Mais si ses théories ne sont pas intelligentes, en pratique, il se manifeste habile, hélas ! et patient comme ses chers camarades. Il subit une préface de Paul Adam avec le même respect ébloui qu’une sottise d’amiral. Dans ces Maritimes où s’étalent tant d’exemples de couardise et le continuel besoin de paraître sans être, le Paul Adam qui, depuis quelques années, flagorne toutes les puissances, prétend, avec l’incompréhension la plus voulue et la plus lâche, rencontrer je ne sais quel « héroïsme des idées et des actes ». Un homme aurait refusé la préface menteuse et déformatrice ; un