1674
*387. — DU COMTE DE GRIGNAN AU COMTE DE GUITAUT.
J’ai reçu votre lettre du 6, où vous me mandez ce que vous avez dit à Monsieur de Toulon[2] sur l’affaire de Barjoux et de Saint-Remi[3] ; mais trouvez [bon][4] que je vous die que si vous ne lui parlez franchement, cela nous fera un embarras : vous savez comme je vous en ai parlé ; ces Messieurs me veulent faire un plat[5] sur cela, parce qu’ils voient bien qu’ils ne sauroient avoir contentement. Je leur permets encore une fois de faire sur ces deux affaires-là tout ce qu’ils trouveront bon : je n’en serai point fâché contre eux ; mais, entre vous et moi, je ne veux point que Monsieur de Toulon, ni aucun de ces Messieurs, se mêlent de l’accommodement de ces deux communautés : ce n’est point leur affaire. Je n’y toucherai point qu’après l’assemblée ; car je suis déterminé à voir, avant toutes choses, la manière dont ils en useront avec moi pendant l’assemblée. Monsieur de Toulon est persuadé qu’il ne peut s’empêcher en conscience de faire son opposition.
- ↑ Lettre 387 (revue sur l’autographe). — 1. L’année n’est pas marquée de la main du comte de Grignan, mais elle peut aisément se conclure du contenu de la lettre.
- ↑ 2. Dans l’original il y a : « Mr de Tholon. » — Louis de Forbin d’Oppède fut évêque de Toulon de 1664 au 29 avril 1675.
- ↑ 3. Il y a une petite ville appelée Saint-Remi, à trois lieues d’Arles. Le premier nom désigne-t-il Barjols, autre petite ville, située dans le département du Var ? Le compte rendu de l’assemblée des communautés parle d’une délibération relative à « l’entrée et séance des consuls de Barjoux et de Saint-Remi. » Dans l’original de la lettre, on lirait plutôt Barjeaux (Barieaux) que Barjoux.
- ↑ 4. Le mot bon manque dans l’original.
- ↑ 5. Il y a très-lisiblement plat dans l’autographe, et non plan, comme on a imprimé jusqu’ici. Cette locution signifie-t-elle : me servir un plat de leur métier ?