Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 3.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 420 —

1674

*387. — DU COMTE DE GRIGNAN AU COMTE DE GUITAUT.

Le 14 octobre, à Grignain[1].

J’ai reçu votre lettre du 6, où vous me mandez ce que vous avez dit à Monsieur de Toulon[2] sur l’affaire de Barjoux et de Saint-Remi[3] ; mais trouvez [bon][4] que je vous die que si vous ne lui parlez franchement, cela nous fera un embarras : vous savez comme je vous en ai parlé ; ces Messieurs me veulent faire un plat[5] sur cela, parce qu’ils voient bien qu’ils ne sauroient avoir contentement. Je leur permets encore une fois de faire sur ces deux affaires-là tout ce qu’ils trouveront bon : je n’en serai point fâché contre eux ; mais, entre vous et moi, je ne veux point que Monsieur de Toulon, ni aucun de ces Messieurs, se mêlent de l’accommodement de ces deux communautés : ce n’est point leur affaire. Je n’y toucherai point qu’après l’assemblée ; car je suis déterminé à voir, avant toutes choses, la manière dont ils en useront avec moi pendant l’assemblée. Monsieur de Toulon est persuadé qu’il ne peut s’empêcher en conscience de faire son opposition.

  1. Lettre 387 (revue sur l’autographe). — 1. L’année n’est pas marquée de la main du comte de Grignan, mais elle peut aisément se conclure du contenu de la lettre.
  2. 2. Dans l’original il y a : « Mr  de Tholon. » — Louis de Forbin d’Oppède fut évêque de Toulon de 1664 au 29 avril 1675.
  3. 3. Il y a une petite ville appelée Saint-Remi, à trois lieues d’Arles. Le premier nom désigne-t-il Barjols, autre petite ville, située dans le département du Var ? Le compte rendu de l’assemblée des communautés parle d’une délibération relative à « l’entrée et séance des consuls de Barjoux et de Saint-Remi. » Dans l’original de la lettre, on lirait plutôt Barjeaux (Barieaux) que Barjoux.
  4. 4. Le mot bon manque dans l’original.
  5. 5. Il y a très-lisiblement plat dans l’autographe, et non plan, comme on a imprimé jusqu’ici. Cette locution signifie-t-elle : me servir un plat de leur métier ?