Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/190

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1680 Mme de S***[1] est toujours invisible ; elle sera à Paris plus qu’elle n’a pensé[2] : elle est bien servie en ce pays-là. Mlle de Fontanges est d’une beauté singulière[3] ; elle paroit à la tribune comme une divinité ; Mme de Montespan de l’autre côté, autre divinité. La singulière[4] a donné pour six mille pistoles d’étrennes[5]. Mme de Coulanges a été fort admirée de ce qu’elle a exécuté[6].


    tion de 1754. Les deux suivants ne sont, au contraire, que dans cette édition.

  1. 20. Mme de Soubise.
  2. 21. « Plus qu’elle ne pense. » (Édition de 1754.)
  3. 22. Madame a dit de Mlle de Fontanges : « Fontanges étoit une sotte petite bête ; mais elle avoit le cœur excellent, et étoit belle comme un ange. » — « La Fontanges étoit belle depuis les pieds jusqu’à la tête ; on ne pouvoit rien voir de plus merveilleux. Elle avoit aussi le meilleur caractère du monde, mais pas plus d’esprit qu’un petit chat. » (Lettres de Madame, tome I, p. 198 et 390.) Madame est en cela d’accord avec l’abbé de Choisy et Saint-Simon. (Note de l’édition de 1818.)
  4. 23. Mlle de Fontanges.
  5. 24. Voyez la lettre du 5 janvier précédent, p. 176 et 177 ; et pour ce qui est dit de Mme de Coulanges à la phrase suivante, voyez p. 179. — Quelques années après (le 3l décembre 1684), Mme de Montespan donna au Roi, pour étrennes, un livre qui serait aujourd’hui sans prix, s’il avait été conservé. « Mme de Montespan fit présent au Roi, le soir après souper, d’un livre relié d’or et plein de tableaux de miniature, qui sont toutes les villes de Hollande que le Roi prit en 1672. Ce livre lui coûte quatre mille pistoles, à ce qu’elle nous dit. Racine et Despréaux en ont fait tous les discours, et y ont joint un éloge historique de Sa Majesté. Ce sont les étrennes que Mme de Montespan donne au Roi : on ne sauroit rien voir de plus riche, de mieux travaillé et de plus agréable. » Journal de Dangeau, tome I, p. 87. (Note de l’édition de 1818.)
  6. 25. Les manuscrits de Bussy contiennent deux lettres qui, dans l’une des copies autographes que nous collationnons, sont datées des 10 et 16 janvier 1680 ; dans l’autre, des 19 et 25 juin de la même année. Le contenu de ces lettres montre qu’elles ont été écrites en juin, et c’est à cette date que nous les donnerons.