Page:Saint-Pol-Roux - Anciennetés, 1903.djvu/24

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Sublime apothéose offerte au devenir
Sans perdre le triomphe entier de sa corolle,
Me voici grandiose au seuil de l’avenir
Car je vais m’effeuiller avec une parole.

Mais mon poème n’est encore qu’en zéros
Divinement couvés par ma caresse énorme ;
De ces œufs, prometteurs de nombres au chaos,
Rien n’émana déjà dans l’arrêt d’une forme.

Espace pour l’oiseau, glèbe pour les moissons,
De mon front chaque chose est toujours à descendre,
Les océans prochains ne sont que des frissons,
Les soleils imminents des tisons sous la cendre.